Chiffres clés de l’érosion

En France, près d’un quart des côtes sont en érosion, d’après plusieurs études menées à l’échelle nationale ou européenne. Ce chiffre masque une diversité de situations liée au type de côte étudié, qu’il est utile de compléter avec des informations détaillées apportées par les observatoires locaux existants.
.
D’après l’Indicateur national de l’érosion côtière (INEC), établi en 2018 par le Cerema, sous le pilotage du ministère en charge de l’écologie :

  • 20% du trait de côte est en recul, équivalent à un linéaire d’environ 920 km,
  • les côtes basses sableuses évoluent plus que les autres types de côte et 37% sont en recul, équivalent à un linéaire d’environ 700 km,
  • une surface d’environ 30 km² a été perdue au niveau des secteurs en recul en 50 ans.

Tous les départements français sont concernés par le recul du trait de côte, sur des linéaires plus ou moins importants. Ainsi 5 départements (Seine-Maritime, Charente-Maritime, Gironde, Hérault et Bouche-du-Rhône) possèdent au moins de 50 % de leurs côtes en recul, alors que les 4 départements bretons, la Loire-Atlantique, la Corse-du-Sud, la Martinique et Mayotte ont moins de 10 % de valeurs en recul.

Cet indicateur est en cours de mise à jour et les résultats devraient être diffusés à partir du 1er trimestre 2025.

Plus d’’information sur l’évolution du trait de côte dans les fascicules locaux de la « Synthèse des connaissances des côtes françaises » disponibles sur Géolittoral
Evolution du trait de côte d'après les données de l'indicateur national
Evolution du trait de côte d'après les données de l'indicateur national
. INEC 2018-Cerema disponible sur Géolittoral

Au niveau européen, les études Eurosion et Corinne Erosion Côtière ont procédé à un état des lieux de l’érosion : 20 % des côtes européennes sont soumises à une sévère érosion, avec toutefois de grandes disparités suivant les pays et les régions (European Commision, 2004). En France métropolitaine, un quart du linéaire côtier est en érosion (1 720 sur 5 500 km de côtes), 44 % sont stables et seulement 10 % progressent (le reste du littoral étant artificiellement figé et/ou pas étudié) (Ifen, SOeS / Observatoire du Littoral, d’après Eurosion database, 2004).

Plus en détail, les résultats sur les côtes françaises mettent en évidence un recul de 41 % des plages de métropole, et une accrétion, c’est à dire l’accumulation de sédiments sur la côte, à hauteur de 49 % des rivages limono-vaseux.

Les travaux menés dans les départements d’outre-mer ont également permis de réaliser un premier état des lieux vis-à-vis de l’érosion : 25 % des 630 km de côtes de l’archipel Guadeloupéen en érosion contre 60 % de côtes dites stables et 12 % en accrétion (dont la moitié en raison de l’action de l’homme) ; à La Réunion, 50 % des côtes en érosion (De La Torre, 2004). (Eléments de synthèse extraits en partie du rapport Jouzel et al., 2015)
Sources : Cerema et BRGM
.

L’érosion côtière, un phénomène naturel variable dans le temps
.
L’évolution du trait de côte se manifeste à différentes échelles de temps (événementielle, saisonnière, interannuelle…). L’érosion côtière, en particulier, peut se traduire par le recul du trait de côte ou l’abaissement des plages et des petits fonds. Elle se définit par des reculs en m/an, mais possède de fortes variabilités notamment dues aux tempêtes. A titre d’exemple, le recul de la côte sableuse d’Aquitaine s’effectue à un rythme de 1 à 3 m/an en moyenne, mais a atteint plus de 20 m sur de nombreux sites après la succession de tempêtes de l’hiver 2013/2014 (Bulteau et al., 2014).

Lors de la seule tempête Xynthia, des reculs du trait de côte allant jusqu’à 20 m ont été observés sur des plages de Vendée et de Charente-Maritime. Ceci est encore plus vrai pour les côtes à falaise pour lesquelles sont souvent fournies des valeurs de recul annuel. Or, ces dernières ne rendent pas compte des nombreux facteurs responsables de cette érosion, ni de leur évolution saccadée dans le temps (évolution souvent multidécennales) et dans l’espace. À titre d’exemple, le recul des falaises crayeuses de Seine-Maritime est de l’ordre de 20 cm/an, mais des effondrements peuvent faire reculer le haut des falaises de plus de 10 à 15 m en quelques secondes (Costa et al., 2004).

Ainsi, les littoraux sont des systèmes dynamiques, dont l’évolution ne peut s’expliquer par la seule élévation du niveau de la mer, mais résulte de différents facteurs intervenants à des échelles de temps variables. Pour les côtes à falaises, l’altération physico-chimique par les eaux de ruissellement ou les fracturations des roches par l’alternance gel/dégel jouent un rôle aussi important. (Éléments de synthèse extraits en partie du rapport Jouzel et al., 2015)
Source : CNRS

Partager la page

Commentaires

Tous les champs marqués d’une astérisque (*) sont obligatoires.

Entrez vos informations pour commenter