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Retour d’expérience : L’outil CoastSnap mis en place par l’Observatoire citoyen du littoral Morbihannais
Présentation
CoastSnap est une démarche développée par le laboratoire Water research de l’université de Nouvelle Galle du Sud (UNSW). CoastSnap (de coast : la côte et to snap : prendre en photo) consiste à fixer un socle pour smartphone devant une plage avec un panneau explicatif. Chaque personne passant devant le socle peut en suivant les instructions, poser son téléphone sur le socle, prendre une photo et l’envoyer à l’organisme ayant engagé la démarche. Cela permet de récolter un grand nombre de photos, prises à des instants différents mais ayant toutes le même angle de vue, et pouvant faire l’objet d’analyse.
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Entretien avec Glen Bulot de l’OCLM
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Coastsnap est développé par une équipe de chercheurs australiens de l’université de Sydney, comment peut-on réutiliser leur outil ?
Leur outil est adaptable aux différents littoraux. Il suffit de le positionner correctement et d’y intégrer les différents paramètres nécessaires. Pour le copyright et intégrer le réseau il faut s’adresser à Mitchell Harley qui est "l’inventeur" du système. Il demande principalement d’intégrer sur les panneaux explicatif le logo de coastsnap et celui de son université.
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Comment avez-vous construit votre socle ? Aviez-vous un modèle ?
Pour le socle, nous avions les modèles australiens, mais nous en avons redessiné un pour tester, puis nous l’avons modifié pour nous adapter à nos besoins.
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Quelles sont les autorisations pour l’installer ?
En termes d’installations, je ne peux pas trop répondre, car nous travaillons avec les gestionnaires des sites sur lesquels nous les installons. Cette partie est donc à leur charge. On les a associés au projet dès le démarrage pour s’éviter pas mal de barrières administratives.
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Comment avez-vous choisi le lieu de fixation ?
Pour le site de fixation, il faut dans l’idéal, un point de vue en hauteur et dégagé sur le site suivi et qui permet d’avoir une vue d’ensemble. Un lieu fréquenté est également nécessaire pour que de nombreux citoyens soient interpellés par le panneau. Sinon pour l’installation, le socle et le moyen de le fixer peuvent s’adapter à toutes les situations (pieux en bois, pieux en métal, blocs de béton, muret, etc.) il suffit d’adapter le modèle en fonction des besoins.
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Comment avez-vous produit la fiche explicative ?
Pour le panneau explicatif, les australiens nous ont fourni un panneau de base. Nous l’avons adapté en fonction des besoins/demandes des gestionnaires concernés en ne s’éloignant pas trop de l’idée de base du panneau et en conservant les logos australiens dessus. Pour la production physique, les gestionnaires ont fait appel aux entreprises qu’ils utilisent habituellement pour la signalétique de leurs sites.
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Quelle est le niveau de participation du public ?
La participation est plutôt bonne sur le site que nous avons actuellement (Gâvres). Très gros engouement au début bien-sûr, la participation a ensuite diminué, mais on reste sur un chiffre d’une vingtaine de photos par mois (plus de 230 photos à ce jour en 10 mois).
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Une fois envoyées, comment collectez-vous les photos ?
Nous collectons les photos manuellement pour le moment sur Facebook, Instagram, Twitter, Mail et notre site Web.
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Comment fonctionne le traitement des images ?
Le traitement des images passe d’abord par Photoshop pour "superposer" les photos. Cette étape peut être faites avec une cinquantaine de photos à la fois. Pour la partie visuelle (les GIF) un montage est réalisable avec Adobe première pro mais d’autre logiciels peuvent également le faire. Ensuite, pour les analyses du trait de côte les images sont analysées grâce à des routines Matlab pour sortir en fin de traitement les photos avec le trait de côte analysé et les taux de recul ou d’avancé.
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Avez-vous des premiers résultats ? Sinon qu’espérez-vous avoir ?
Nous n’avons pas encore commencé la phase de traitement Matlab pour le moment, mais nous espérons observer des variations du trait de côte.
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Avez-vous d’autres conseils pour ceux qui voudraient installer l’outil ?
Bien choisir le site, la position de la station (orientation, vue dégagée et globale, en hauteur et près d’un passage fréquenté), avoir du temps (récupérer les images, le tri, l’analyse, etc ; tout cela peut prendre beaucoup de temps), bien fixer le socle car on n’est jamais à l’abri des intempéries et du vandalisme. Peut-être se limiter dans les moyens de transmissions des photos, nous proposons 5 canaux ici en Bretagne (ceux cités plus haut) mais Twitter et Instagram sont peu utilisés ce qui facilite la récupération des images. De plus, les réseaux sociaux effacent les métadonnées des photos, il est donc plus difficile de vérifier les informations transmises.
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Voici quelques liens utiles pour en savoir plus sur la démarche :
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Site de l’OCLM qui présente la mise en place de la démarche dans le Morbihan
Site du service environnement de l’état de Nouvelle Galle du sud qui coordonne la démarche en Australie
Site du laboratoire Water research qui a développé la démarche
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