Campagnes de mesures littorales 2025 : les observatoires du trait de côte mobilisés sur le terrain

Voici un tour d’horizon des campagnes récentes de 2025, dans Hexagone, en Corse comme en outre-mer.

*Dans l’Hexagone

Nouvelle-Aquitaine : une campagne post-hivernale structurante

Du mois de mars à fin juin 2025, les agents de l’Observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine (OCNA) et du BRGM, sont mobilisés pour la campagne annuelle de suivi post-hivernal. À l’aide de GPS différentiels (précision centimétrique), les équipes collectent des données précises sur l’évolution du trait de côtes sur plus de 300 km de littoral.

Objectifs

• Quantifier l’évolution du trait de côte et sa variabilité
• Comprendre les rythmes d’évolution côtière à différentes échelles de temps (événementielle, saisonnière, interannuelle, pluriannuelle et séculaire) grâce au croisement avec d’autres données (campagne Lidar annuelle)
• Anticiper les risques liés au recul du trait de côte, notamment en lien avec les effets du changement climatique.

Ces données sont précieuses pour les collectivités et les acteurs territoriaux afin d’adapter leurs politiques de gestion du littoral. Plusieurs équipes ont déjà été mobilisées, notamment autour du Bassin d’Arcachon et dans les Landes.

Occitanie : un suivi en immersion

L’Observatoire de la côte Catalane (ObsCat) a lancé sa campagne annuelle fin mars, malgré quelques aléas météo et mécaniques. Les mesures bathymétriques sont réalisées à l’aide de GPS et sondeurs embarqués pour suivre l’évolution des fonds sableux. À l’aide d’un GPS et d’un sondeur embarqués, les opérateurs mesurent l’altitude des fonds sableux pour suivre l’évolution du relief immergé année après année.

Durant cette campagne, un reportage a été tourné par l’équipe de C dans l’air, auprès des équipes de l’Aurca et du BRGM, sur le thème de la connaissance, la gestion du trait de côte en contexte de changement climatique, pour une diffusion prochaine.

C’est en octobre 2025 que s’est achevé le programme d’acquisition bathymétrique de cette 24e campagne ObsCat, avec un relevé topo-bathymétrique jusqu’à 10 mètres de profondeur dans le cadre de la mission portée par le BRGM. L’objectif, comprendre en temps réel les dynamiques sédimentaires : déplacement des barres sableuses, érosion côtière, réponse du littoral aux tempêtes et au changement climatique. Un levé Lidar topographique aéroporté viendra compléter ce levé sur les plages du littoral sableux catalan.

Corse : une approche complète du littoral insulaire

La campagne de terrain du Réseau d’Observation du Littoral de Corse (ROL Corse) a débuté en mai 2025, avec comme objectifs de relever la position des traits de côte (berme et pied de dune) et de collecter des données topo-bathymétriques sur la vingtaine de sites du ROL, répartis sur les divers environnements de la côte meuble autour de la Corse (côte basse ouverte, plages de poche, flèches sableuses, etc.). Ces données permettent de déterminer les évolutions géomorphologiques depuis l’année passée et d’analyser les évolutions sur le long terme, depuis le début du ROL dans les années 2000.

Deux nouveautés cette année
• Un protocole de suivi de la végétation dunaire testé en collaboration avec le Conservatoire Botanique de Corse, afin de compléter l’évaluation de l’état de la dune et d’améliorer la connaissance de sa dynamique
• Un nouveau système de Lidar topo-bathymétrique haute résolution (mis en œuvre par Helix - www.helix.corsica ), testé sur deux sites pilotes de la côte meuble, pour produire des données homogènes et de grande précision à l’échelle du cordon littoral, et afin d’assurer une continuité des données entre la plage émergée et l’avant-côte.

Enfin, l’acquisition de photographies aériennes obliques sur la côte meuble et sur la côte rocheuse viendra compléter le jeu de données 2025.

En outre-mer :

Martinique : sur les traces de l’ouragan Béryl

Dès le mois de février 2025, l’équipe de l’Observatoire du littoral martiniquais (OLIMAR) poursuit le suivi topographique et sédimentaire de 18 sites côtiers répartis sur les différentes façades de la Martinique. Parmi eux, la plage du Carbet, marquée par une érosion sédimentaire importante lors du passage de l’ouragan Béryl en juillet 2024.

Ces suivis permettent d’analyser les impacts de l’ouragan sur les dynamiques d’érosion et d’accrétion, et d’évaluer la résilience du littoral face à ce type d’événement.

Guadeloupe : une diversité d’outils pour des littoraux contrastés

En février-mars, l’Observatoire du Littoral des Îles de Guadeloupe (OLIG) a mené sa campagne semestrielle sur 10 sites emblématiques, avec une diversité remarquable : plages sableuses, récifales, galets, falaises…. Une approche multifactorielle pour mieux comprendre l’évolution historique et actuelle de ces sites à forts enjeux.

Les méthodes utilisées comprennent :
• Des relevés au GPS différentiel
• De la topo-bathymétrie
• Du suivi vidéo haute fréquence
• De la photogrammétrie par drone

Mayotte : un contexte post-saison cyclonique et post-Chido

Du 28 au 30 avril 2025, le BRGM a réalisé la deuxième campagne du projet Obscot 3 avec un double enjeu : observer les évolutions sur 8 plages représentatives après la saison des pluies et en contexte post-cyclone Chido (décembre 2024). Ces suivis bénéficieront également à l’Observatoire du Littoral de Mayotte (OLM) pour mieux cerner les dynamiques côtières locales.

La Réunion : après le cyclone Garance

À La Réunion, l’Observatoire du Littoral Nout Bord’mer, est intervenu après le passage du cyclone Garance avec une campagne de terrain sur les façades Nord et Est, en lien avec l’université de La Réunion, le BRGM et le réseau Tempête, et la DEAL.

Plusieurs objectifs :
• Mesurer l’évolution du trait de côte (SNO Dynalit, Obscot-BRGM)
• Relever les laisses de mer et indices de submersion, et évaluer les dégâts
• Identifier les zones vulnérables

Ces observations alimentent la base de données de l’Observatoire et orientent les stratégies d’adaptation face aux risques côtiers. Une seconde campagne est prévue en amont de la saison des houles australes sur les façades Ouest et Sud.

Un effort collectif national pour mieux comprendre et anticiper

Ces campagnes menées par des observatoires membres du Réseau national des observatoires du trait de côte démontrent l’importance d’un suivi régulier, précis et coordonné à l’échelle du territoire français.

Elles permettent :
• De mieux comprendre les évolutions morphologiques du littoral
• D’alimenter les bases de données régionales et nationales
• De renforcer l’anticipation des risques côtiers
• D’accompagner les gestionnaires pour adapter les politiques d’aménagement

Qu’il s’agisse de comprendre les effets du changement climatique, mesurer l’impact des cyclones ou anticiper les phénomènes érosifs, ces actions fournissent des données précieuses pour une gestion durable des zones côtières.

Merci à toutes les équipes mobilisées sur le terrain !

BRGM